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Docteur RAJAOFERA

(1863 – 1930)

"ingahimatoa" Docteur

Le premier garçon, second enfant de RAINIZAFIMANGA - Rasoavelo

Né le 22 janvier 1863 et décédé le 24 février 1930, Docteur RAJAOFERA a passé 67 ans plus un mois sur terre.

 Son grand-père était Feu RAINIMAROSANDY au 14 décorations, chef des Maîtres et un des fondateurs du Temple d’Analakely.

 Son père était Feu RAINIZAFIMANGA, le premier professeur célèbre à Ambohijatovo F.F.M.A., mais également un des responsables du " Ministère des Affaires étrangères " dans le " club des huit " malgache. C’était un homme élancé célèbre de par sa force et sa voix, s’occupant de la basse de la chorale du temple d’Analakely en ce temps. Et sa mère était Feue RASOAVELO. 

Dès sa plus tendre enfance, la plupart de son entourage se sont interrogés à son propos : " quel sorte d’enfant sera-t-il ? ". Il a été élevé par ses grands-parents, et même s’il était notoire que les enfants élevés par les grands-parents sont tous des enfants gâtés, il était très mature et très sage pour son âge. C’est de cette époque que son grand-père lui a donné comme titre et surnom célèbre, d’ailleurs repris par toute sa famille, sa belle-famille ainsi que la plupart de ses concitoyens : " Grandfrère " alors même qu’il était encore adolescent.

Il a commencé ses études à l’école du Temple à Analakely, où il a démontré sa grande intelligence en restant toujours premier de la classe. 

Comme nous l’avons déjà dit, son père était enseignant à Ambohijatovo ; dès qu’il était apparu que son niveau était supérieur à celui de l’école primaire, il a intégré Ambohijatovo de manière à bénéficier des enseignements de plusieurs et bons professeurs. Imaginez un peu ce jeune homme avide de savoir, semblant oublier son statut de fils de personnalité célèbre, ne s’intéressant ni aux jeux ni aux distractions diverses, et tendant de toute ses forces à agir pour mieux progresser. Quand l’aube se lève sur Mahazoarivo et que les jeunes se rendent à Tsimbazaza ou ailleurs, on peut voir ce jeune homme préférant s’enfermer dans sa chambre pour prier, demander conseil, réconfort et enseignement auprès de Dieu afin de l’aider à faire face aux difficultés qu’il ne manquerait pas de rencontrer dans ses études et dans la vie… ; Il passe ainsi ses jours à apprendre.

 A l’époque de feu JOHNSON qui était le professeur de la première classe à Ambohijatovo, RAJAOFERA était le plus jeune de toute la classe, et pourtant il était toujours dans les premiers de la classe.

 Il était doué pour le calcul, l’anglais, la géographie, les sciences, le dessin, etc… et pourtant ce qui l’avait vraiment différencié était les mathématiques tels que l’algèbre, la trigonométrie, etc…

Il était également doué pour l’architecture. Pour preuve, c’est lui qui a fait les plans de ses maisons au sud d’Analakely et à Ampasandratsarahoby qui était assez excentrique puisque rappelant un " château ". 

Par dessus tout, la connaissance de la Bible avait une place essentielle dans son esprit ; à cela s’ajoute l’apprentissage seul de la théologie et de la prêche l’élevant très vite au statut de prêcheur aimé et célèbre au même niveau que ceux ayant effectivement suivi des études officielles. Il prêchait à la fois à Analakely et aux temples qui lui étaient liés, à Ambatonakanga, temple de sa belle-famille, et même à Anatirova, temple du Roi et de son gouvernement. 

Il a fini ses études à Ambohijatovo à 17 ans et il est devenu enseignant. C’est également lors de ses 17 ans qu’il a pris pour épouse Dame RAZAFINDRASOA : on peut constater que lors de l’année de son décès, en 1930, ils célébraient leur noce d’or.

 Un salaire d’enseignant aurait été le bienvenu à cette époque, surtout qu’il avait fondé une famille. Or, il a décidé d’approfondir ses études et ses connaissances. Il a donc commencé des études de médecine et les a terminé jusqu’au bout avec l’aide de son grand-père, de ses parents, de ses beaux-parents pour l’achat des livres, etc… parmi les étudiants en médecine de son niveau, il était encore l’un des plus jeunes et pourtant l’un des plus brillants, étant toujours dans les premiers rangs. 

Il avait à peine 20 ans lorsque a commencé la guerre de 1883. Il a donc été enrôlé et a quitté Antananarivo le 4 juin 1883, embarquant à Anarotsanga avec l’armée conduite par RAINISOAMANAHIRANA au 15 décorations. Il a fait son devoir avec intelligence et courage, pour preuve la lettre de louange et de félicitation de RAINILAIARIVONY et RANAVALOMANJAKA. Il avait été enrôlé en tant que médecin soignant des corps, or il a également tenu à soigner l’âme de ses amis officiers et militaires puisqu’il était chrétien, et il a tenu à conduire la messe et a même réussi à faire construire un temple. Il est resté enrôlé trois ans, de 1883 à 1886.

 Il a obtenu son diplôme de médecin M.M.M.A. en 1887, ce qui veut dire " Membre of the Medical Mission Academy ".

 Quand Madagascar a était colonisée par les Français, il lui a fallu obtenir un diplôme officiel et a donc passé les examens à Ankadinandriana qu’il a finalement obtenu en 1901.

Il avait tenu un rôle de diplomate à Mandiavato avec les Bezanozano, et a donné entière satisfaction à son supérieur en prenant très à cœur ses fonctions. Ce qui a rendu le Docteur RAJAOFERA célèbre sont les soins efficaces qu’il accordait aux nourrissons et petits enfants.

 Il a réussi à sauver plusieurs personnes du froid et à guérir des enfants déjà très gravement atteints. Pour la campagne de vaccination des enfants à Antananarivo, il a été chargé en premier du secteur d’Isotry et de Soanierana, ce qui a été pérennisé par une statue pour l’histoire du Dispensaire et de " la Croix Rouge Malgache ".

 Beaucoup de ceux qu’il avait soigné physiquement étaient aussi guéri dans l’âme du fait des conversations chrétiennes qu’il tenait avec ses patients. Il était apprécié de ses patients parce que toujours aimable et calme.

 Les époux RAJAOFERA avaient eu 18 enfants dont 11 étaient décédés avant lui, et 7 qui sont encore vivants en même temps que dame RAZAFINDRASOA, son épouse. A l’heure de sa mort, sa famille proche comptait 42 unités : enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants.

 Les années de diète et de guerre ont eu une conséquence néfaste pour sa santé. En effet, il avait surtout pensé à aider les autres au détriment de sa santé. Sa femme l’a soigné avec dévotion et amour, et ses soins constants a permis à feu RAJAOFERA de vivre jusqu’à ses 67 années. On peut dire qu’elle peut être considérée comme un exemple pour toute épouse. 

Il veillait plus particulièrement à garder vivace en ses enfants l’amour de la prière et de Dieu. A chaque nouvel an, 14 juillet et à chaque Noël, les deux époux invitaient tous leurs enfants et leur famille à partager la fête avec eux, et un culte précédait tous repas, à savoir lecture de la Bible, chanson de feu RAINIZAFIMANGA, son père, et prière. Au cours du repas, RAJAOFERA en profitait pour discuter et conseiller ses enfants, et la fête se terminait dans la joie en remerciant Dieu.

Feu RAJAOFERA était membre de trois associations, l’association des anciens étudiants d’Ambohijatovo FFMA, l’association des Médecins puisqu’il en faisait partie, et l’association des " Citoyens Français " puisqu’il avait acquis la citoyenneté. Le plus important pour lui était l’entraide car il avait découvert l’aide qu’il pouvait apporter à ses concitoyens.

 Il veillait scrupuleusement au respect des règles de l’amitié, et alors même qu’il était malade, dès qu’il était le destinataire d’un faire-part de bonheur ou de malheur, il faisait appel à tous ses enfants afin qu’ils se chargent de respecter les visites d’amitié coutumières. 

La vie de Docteur RAJAOFERA peut se résumer en quelques mots : faire le bien. Il était l’un des hommes à avoir tout fait, sans aucune considération pour sa santé, pour faire avancer et son pays et le royaume de Dieu. 

Il est mort pour les hommes, mais il est vivant pour les anges du ciel. Si tous les hommes ont tenu à l’honorer lors de sa mise en terre à Ilafy-Manjaka, peut-être qu’Abraham, père des chrétiens, aurait appelé les anges du ciel et ceux qui étaient prédécédés à accueillir cet homme ? 

S’il est vrai que le verbe passe, mais que l’action reste, la statue de cet homme pourrait suffire à consoler sa famille. Je prie pour que mes jours soient pareils aux siens et que ma mort soit identique à la sienne.

" Ecrivez … oui disait l’Esprit, son labeur va cesser et ses actions le suivre ".

(Texte inspiré d'un article tiré de la revue "ny RANOVELONA - Mars 1932")

 

Traduction par les membres du Comité ARF:  Régine Rakotoarivony et Serge Ratsimba-Rajohn 

 

 

                                            La Commission Communication ARF

                                                                    Octobre 2000

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