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Feue RAZAFIMALALA
(1866-1932)
Femme courageuse et vaillante
"La grâce est trompeuse et la beauté vaine; la femme qui craint
l'Eternel est celle qui sera louée"
(Proverbes 31/30)"
Ceux qui connaissaient RAZAFIMALALA ont eu du chagrin, en apprenant son décés à Antananarivo le Jeudi 30 Juin 1932. C'était une femme connue. Fille de feu RAINIZAFIMANGA et de feue RASOAVELO, elle est née le 6 décembre 1866 à Analakely et est décédée le 30 juin 1932 à l'âge de 66 ans. Sur les quatorze enfants qu'ont eu ses parents, huit sont morts avant elle. Il en restait cinq à sa mort, dont RAZAFIMANGA, sa sœur ainée, RANAIVO-RAINIZAFIMANGA, RASAMOELY-RAINIZAFIMANGA, James RAKOTOMANGA et Gilbert RAZAFIMAHAZO, le frère cadet. Si on doit retracer simplement l'histoire et la vie de feue RAZAFIMALALA, ce sera de cette manière. RAZAFIMALALA a étudié au collège pour Jeunes Filles" Miss GILPIN " à Ampandrana, en même temps que RAZAFIMANGA, sa sœur aînée; Elles y ont suivi toutes les classes au collège et y sont devenues institutrices avant d'être mariées. RAZAFIMALALA épousa le dénommé RAJAOFERA. Ils eurent 10 enfants dont 7 garçons et 3 filles. RAJAOFERA était le fils de RAINIJAOFERA, évangéliste à Ambatondrazaka. Il était photographe, enseignant et écrivain. Il avait la responsabilité de la rubrique "Pensée précieuse" dans le Journal "Sakaizan'ny Tanora" "(L'ami des jeunes)". Il a aussi créé des cantiques (cf. F.F.P.M. : 206, 578) en particulier " Ny teny masinao, Jehovah Tompo ô " ( " tes paroles sacrées, mon dieu" ) et "Loharanon-dranomaso" ("Source de Larmes"), qu'il a écrit lors du décès de leur fille aînée RAKETAMAVO. Décédé le 26 Juillet 1906, RAJAOFERA est enterré à son tombeau familial, à Antanimenakely Ambohimangakely, à l'est d'Antananarivo. 1) - Dans sa vie familiale : RAZAFIMALALA s'est distinguée par sa force d'âme dans l'éducation de ses enfants. En effet, son dernier fils RAHAROFERA n'était âgé que de quelques mois, lorsqu'elle a du prendre en charge seule sa famille. Sage, instruite et s'appuyant entièrement sur Dieu, elle était une femme qui n'a pas eu peur de la grande responsabilité qui lui incombait. Elle a mis en location pour 40 Francs par mois la maison qu'elle et son mari ont construite, et c'est grâce aux loyers qu'elle a pu s'occuper des études de ses dix enfants. RAZAFIMALALA et ses enfants ont habité à Ampasandratsarahoby, une maison attenante à celle de sa plus jeune sœur RABODOMANGA. Par ailleurs, les récoltes provenant de leurs terrains à Antanimenakely (riz, manioc,...) leur suffisaient pour vivre toute l'année. RAZAFIMALALA a fait en sorte que ses enfants soient parmi les mieux lotis; Elle était d'ailleurs institutrice et savait ce qu'il fallait faire. Parmi ses enfants, trois garçons sont devenus docteurs en médecine, un est écrivain-interprète, un autre commis des postes et deux lapidaires. RAZAFIMALALA aimait maintenir les liens familiaux, et rendait souvent visite à ses frères et sœurs. Ainsi RAZAFIMALALA allait souvent chez RAZAFIMANGA et souvent amenait ses petits-enfants cueillir des fruits à Andrainarivo, dans la propriété de RAZAFIMANGA. C'est ainsi que, sur les photos de famille de RAZAFIMANGA, RAZAFIMALALA, sœur cadette, était souvent présente. Les liens avec ses autres frères et sœurs étaient cependant tout aussi forts. Ainsi, c'est auprès de RASAMOELY dit " Dada Samy " qu'elle s'adressait pour demander des conseils, si elle en avait besoin. 2)- Dans sa vie chrétienne : Mme
RAZAFIMALALA était une chrétienne fervente. C’est avec abnégation qu’elle
travaillait « au champs de Dieu », ainsi qu’à Amparibe, son
temple adoré. Elle assistait toujours aux cultes du matin et du soir et
participait souvent aux sermons ainsi qu’aux prières ; elle répondait
toujours présente quant aux participations financières pour faire avancer le
temple. De plus, elle se caractérisait par son courage, sa volonté et sa fidélité
en amitié. Elle
n’allait pas seulement aux cultes, elle participait également à toutes les
visites qu’elle pouvait honorer de sa présence. Comme elle était tellement
aimée par ses amies, qu’elle montrait à la fois une abnégation sans faille
et un visage toujours souriant et accueillant, les gens ne l’appelaient plus
par son nom « RAZAFIMALALA » mais par « RAMALALA » ("l’aimée"
ou "chère" ). Oui, elle était aimée et appréciée par beaucoup de
gens. En outre, elle enseignait également l’école du dimanche, et elle a même
obtenu un diplôme élevé sous la directive du Pasteur RAMAMBASOA. Même
âgée, elle a choisi de continuer à apprendre et à travailler avec des jeunes
filles à l’esprit acéré. En
matière de relations humaines, RAZAFIMALALA était de tout premier ordre ;
elle était aimable, toujours de bonne humeur, sachant accueillir les amis, et
d’un abord sympathique. Elle avait vraiment insisté auprès de ses enfants
sur l’importance de l’amitié et de l’amour ; ces valeurs se sont
vraiment ancrées dans l’esprit de ses enfants et de sa descendance, et
jusqu’à aujourd’hui ceux-ci restent des modèles en la matière auprès de
leurs concitoyens. La
charge de travail et d’obligations que RAZAFIMALALA a assumé avait miné sa
santé. Pourtant, elle restait une des femmes les plus vaillantes et en forme de
celles qui oeuvraient avec elle. En
juin 1932, sa maladie s’est aggravée brutalement, l’empêchant de
poursuivre ses tâches. Malgré sa faiblesse, elle continuait à prier pour ses
frères et sœur ainsi que pour ses enfants bien aimés qui veillaient tous
autour de son lit, en priant pour son rétablissement. Messieurs
RABEONY et RANDRIAMASINORO, pasteurs, lui ont rendu une fois visite. Leurs
recommandations et bénédictions ont amené un peu de vie et de joie à la
malade, alors même qu’elle était clouée au lit. Sa
foi et sa confiance en Dieu se lisait ouvertement sur son visage et elle ne
craignait nullement la mort. Dès
qu’elle est tombée malade, elle a appelé sa sœur RAZAFIMANGA et lui a dit :
« quel malheur ma sœur, il semble que se soit la cadette qui va disparaître
avant l’aînée » ; sa sœur lui a répondu en riant « ne dis
pas cela », tout en s’attristant intérieurement en voyant sa sœur aimée
prête à mourir. Au
milieu du mois de juin, se sentant mieux, elle a réussi à se promener un peu
hors de chez elle. Puis, le mercredi 29 juin, la maladie s’est de nouveau
aggravée, et tous les recours aux médicaments possibles par ses enfants médecins
n’ont pas pu empêcher son retour vers Dieu le père. C’est
dans la nuit du jeudi 30 juin 1932 que son âme est montée vers Dieu, dans sa
66ème année, pour aller faire la fête avec les anges dans le ciel
et retrouver ses parents et mari bien aimé, décédés avant elle. C’est
le samedi 1er juillet à 13 heures que son corps a été amené, pour
un dernier adieu, au temple d’Amparibe. De nombreux amis et personnages célèbres
ont rempli le temple. C’est le Pasteur RANDRIAMASINORO qui a conduit le culte et a prononcé l’homélie en soulignant que la défunte était une femme qui a beaucoup apporté à ses concitoyens et qu’elle a maintenant droit à un repos mérité au paradis et récolter les lauriers de sa vie. Le culte s'est terminé par le cantique qu'elle aimait et qu'elle avait toujours sur les lèvres; "Lorsque la route est sombre Seigneur Dieu, Vous êtes mon soutien Vous êtes ma lumière." (Texte inspiré d'un article tiré de la revue "ny RANOVELONA")
Traduction par les membres du Comité ARF: Harrisson Ratsimba-Rajohn, Nalisoa Ratrimo, Régine Rakotoarivony, Serge Ratsimba-Rajohn avec la contribution de Julie Rakotoarisoa (Tantine Bako) |
La Commission Communication ARF
Octobre 2000