Fa
tao anaty aizim-pito
Nandrenesana antsoantso
Feo nikiaka, nikiana fahafahana
No injay nanakoako
Ren’ny tany manako eran-danitra ny kotroky ny basy
Nefa tsy kivy, tsy kivy tsy kivy tsy miato
Ireo Malagasy mitolona Fa
tao anaty aizim-pito
Nandrenesana antsoantso
Feo nikiaka, nikiaka fahafahana
No injay nanakoako
Ren’ny tany manako eran-danitra ny kotroky ny basy
Nefa tsy kivy, tsy kivy tsy kivy tsy miato
Ireo Malagasy mitolona Fa
tao anaty aizim-pito
Nisy rà nipatrapatraka
Ny fahafahany mantsy no zahany
Madio mangarangarana
Nefa rà mikoriana namonto koa ny tany
No setrin’izany
Fa tanam-polo ihany no hany fiadiana
Ny hahatomombana izay notakiany Fa
indry, ery an-danitra ilay masoandro
Efa lasa tara-pahafahana ireo lavo
Efa samy ravo ny fanahin’ireo maritiora mifaly
Ny todin’ny ràny iombonana mantsy
Tsy azo takonana intsony Fa
indry, ery an-danitra ilay masoandro
Efa lasa tara-pahafahana ireo lavo
Efa samy ravo ny fanahin’ireo maritiora mifaly
Ny todin’ny ràny iombonana mantsy
Tsy azo takonana intsony
Les
Nouvelles 29/03/2008 Histoire : Le 29 mars, une journée patriotique
Au cours de son histoire, Madagascar connut à deux reprises l'état de siège :la première fois en 1896,lors de l'insurrection des Menalamba, la seconde en 1947, au lendemain du 29 mars.
En 1896, l'insurrection commença au mois de mars sous la conduite des principaux chefs de l'insurrection, dont deux d'entre eux, Rabozaka et Rabezavana, avaient occupé la fonction de gouverneur de la reine. Le mouvement gagna du terrain et se répandit rapidement : Rainibetsimisaraka et ses hommes dans le sud de l'Imerina, Rainitavy sur les rives du Bemarivo, Jamaria et sa sœur Rasoanangaly dans l'ouest, sur les rives du lac Itasy, Ravelojaona et Rafananenitra dans la région du lac Alaotra, Ratsimametra dans les zones de Babay, Imerimandroso et Ambohidratrimo. La vallée du Mangoro, les régions d'Ambatomanga, de Maharidaza, de
Manjakandriana, d'Ambohidrabiby, d'Imerimandroso étaient en ébullition et l'effectif des troupes françaises lancées aux trousses de ces patriotes qualifiés de rebelles n'était pas assez important pour contenir le mouvement insurrectionnel.
Etat de siège
Malgré les discours apaisants prononcés par la reine Ranavalona III que le résident Laroche envoya sur les places de marché autour de l'Imerina et les mesures de rétorsion prises car il y eut de nombreuses arrestations et des exécutions sommaires,la paix n'était pas revenue,c'est ce qui décida ce résident à demander son remplacement par un militaire. Ce dernier arriva au mois de septembre 1896 : il s'agit du général Joseph Simon Gallieni qui comprit la gravité de la situation et qui décréta l'état de siège le 27 septembre en Imerina, comprenant
l'Avaradrano, le Marovatana, l'Ambodirano,la région de l'Itasy, celle du lac
Alaotra, le Vonizongo, le Vakinankaratra et à Fianarantsoa et ses environs. L'état de siège dura jusqu'à la fin de l'année 1897 et quand le feu de l'insurrection s'était éteint avec la vague de redditions des principaux chefs, l'état de siège fut levé.
Quarante sept ans plus tard, en 1947, un autre mouvement de grande envergure secoua tout le pays. Ayant commencé à
Moramanga, il s'étendit à presque tout le pays ce qui entraîna la mobilisation de centaines de soldats noirs munis de batteries d'artillerie, dirigés vers les régions en insurrection. Furent arrêtés en masse les responsables du parti MDRM qui reçurent un mandat d'amener le 31 mars : il s'agit de
Rabialahy, de Ranaivo Jules, de Robert Lapidaire, de
Rabenantoandro,d'Andriantsifahaona, de Tata Max, de Randretsa Pascal, de
Razafindratandra, de Rakotobe Emile, de Rabefiteraina, de David Landry,de Salomon.
D'autres arrestations suivirent cette première vague dans toutes les régions de l'île et les premiers actes de torture appliqués sur tous les détenus commencèrent avec des rééditions encore plus raffinées des méthodes employées par la gestapo nazie quelques années plus tôt pour les interrogatoires.
Après les arrestations,le 12 avril, des deux députés du MDRM, Ravoahangy et Rabemananjara, restés au pays car le troisième,
Raseta, était en France pour assister à la session parlementaire, le haut - commissaire de Coppet prononça, le 18 avril, un discours mettant en garde tous ceux qui seraient tentés de s'insurger contre l'autorité française. On annonça officiellement le retour au calme et pourtant le 19 avril, l'état de siège fut proclamé dans les régions suivantes :Vohipeno, Manakara, Mananjary, Moramanga, Sahasinaka, Farafangana, Ikongo, Vangaindrano, bref dans tout le sud-est du pays et les arrestations arbitraires multipliées,ce qui poussait les populations des régions insurgées à rester dans les forêts où elles avaient trouvé refuge pour échapper aux tortionnaires. 90.000 morts
Quand on regarde le calendrier en usage à Madagascar, on constate qu'il n'y a que deux jours sur les 365 d'une année ordinaire, dédiés à la patrie : le 29 mars et le 26 juin.
Quand vingt ans après le 29 mars 1947, au mois de mars 1967, le président Tsiranana prit la décision de créer une journée commémorative des morts des événements de 1947, il expliqua son choix en déclarant : «Ce qui a été appelé les événements de 1947 a divisé au plus haut point les Malgaches :il est plus que souhaitable que la première célébration du 29 mars soit une consécration supplémentaire de l'unité nationale et de la fraternité de tous les habitants de Madagascar Le 29 mars doit être une journée de recueillement, de la prière, du souvenir, exclusive de toute haine et de tout ressentiment et en même temps ,une journée de réconciliation.»
C'est devant la population de Moramanga, le 3 mars, que le chef de l'Etat développait sa pensée, en disant dans un discours :«C'est ici que se sont produits les troubles que nous réunissons en souvenir de ces événements. De grâce mes amis, faisons-le avec sagesse, faisons-le sans rancune, faisons-le sans haine, faisons-le en toute fraternité. Souvenons-nous qu'en ce temps-là,nous Malgaches, nous étions divisés ? Actuellement, c'est le temps de notre indépendance,c'est le temps de notre unité. Que cette unité ne soit plus détruite…»
C'est à partir de cette époque que l'on assiste à l'érection des stèles commémoratives que nous voyons même dans les moindres petits villages de Madagascar pour rappeler aux générations futures que des compatriotes avaient perdu la vie lors de ces événements de 1947, souvent sans connaître les raisons de leur condamnation car personne n'avait compris pourquoi le fait de demander l'indépendance était assimilé à un crime, passible de la peine de mort. Toujours est-il que durant ces événements tragiques, des dizaines de milliers de morts furent recensés par l'administration coloniale elle-même qui avança le chiffre de 90.000 décédés, un chiffre que certains, actuellement, essaient de diminuer, mais dans quel but ?
Certes, le bilan de cette période troublée n'a pu encore être établi clairement mais il se peut qu'il figure, avec d'autres éléments compromettants pour certaines personnes, quelque part dans les archives que le gouvernement français ne veut pas nous livrer. Que veut-on nous cacher ?
La journée du 29 mars est réservée à la patrie à Madagascar et en en faisant un moment de recueillement, nous ne faisons que suivre les traces des autres pays du monde. Citons l'exemple des Américains qui consacrent deux ou trois jours par an à leur pays.
Actuellement et depuis quelques années, on ne peut que déplorer l'attitude de certaines personnes qui veulent effacer de notre mémoire cette tragédie en initiant un soit- disant passage de flambeau et en organisant des festivités .Ces personnes-là n'ont-elles pas compris qu'en agissant ainsi, elles sont en train de danser sur les tombeaux des 90.000 compatriotes, innocents, dont le seul crime est d'avoir voulu recouvrer la liberté ?.90.000 morts :voilà un chiffre qui devrait faire réfléchir plus d'un avant de passer cette journée du 29 mars au milieu des réjouissances et si le gouvernement français l'avait publié , presque au lendemain des événements, c'est qu'il devait avoir ses raisons que pour le moment, ou sans doute jamais, nous ne connaissons pas .
Jeanne Rasoanasy
Correspondant
Chateauroux 30/03/2008
29
Marsa : Haino aman-jery TSARA HO FANTATRA !!!
- ANDRIANASOLO Stefana
Laobary
an-dasy sy Fijoroana vavolombelona
Miarahaba anareo rehetra indray @ alalan'ity mailaka ity,
Manantena aho fa salama tsara ianareo sady manararaotra mitsidika ihany koa ho an'ireo izay efa ela tsy tafaresaka tamiko tahaka
izao, @ mailaka.
Ny votoatin'ny hafatra d tsy inona akory fa misy fandaharana iray reko t@ haino aman-jery io maraina io. Mikasika ny tolom-panafahana t@ vanim-potoanan'ny fanjanahan-tany tany Madagasikara ilay
izy, d ny 29 martsa 1947. Laobary an-dasy sy fifanakalozan-kevitra notaterahina tao Anlakely omaly izy io (28 martsa 2008).
Nahaliana ahy ny nanaraka ilay fandaharana satria hevitr'olona vitsivitsy no re
ao, no sady mampahafantatra rahateo ampahana tantara manjavozavo tao an-tsaiko satria hafa no nampianarana azy sy hamakiana azy araka izay lazain'ny
vazaha.
@ maha-Malagasy tokony ahafantatra ny tantarany d te-hanasa anareo aho hihaino izay ambarany ao anatin'izany fandaharana
izany. Misy fijery samihafa ao @ ilay izy :
Misy ihany koa fampitahàna tena mahatsikaiky nataon'izy ireo. Koa raha liana @ izany ianao d afaka manindry ity rohy manaraka
ity: http://www.yousendit.com/download/www/azR3UGhlK3gzeUkwTVE9PQ
- 32mn no faharetan'ilay fandaharana notsoahina t@ haino aman-jery malagasy iray
- 7 andro manomboka anio ihany no fararetan'io rohy io (izany hoe hatr@ sabotsy 5 aprily 2008). Rehefa tapitra io fe-potoana io d tsy mandeha intsony ny rohy ka tsy azo "télécharger-na" intsony ny
fandaharana.
Mametraka ny veloma mandra-piresaka indray d mirary soa ho anareo
rehetra.
Haino
aman-jery
tvmada.com 29 MARS 1947
"Laobary
an-dasy sy Fijoroana vavolombelona"
L'Insurrection
du 29 mars 1947 et la répression qui en découlait, restera à
jamais un traumatisme indélébile pour les Malgaches et
Madagascar. Pour un projet de loi demandant l’indépendance de
l’île, le résultat ce fût des milliers de victimes, peu
importe les niveaux de responsabilités.
Cette année 2008, la commémoration de cet évènement sera des
plus simple, néanmoins une conférence-débât s'est tenue,
aujourd'hui 28 mars à Analakely, en présence de nosanciens.
Malgré ces blessures très vivaces, nous pensons que nous devons
une bonne fois pour toute, tourner la page et préparer ensemble
un avenir meilleur sans rien renier du passé
Insurrection et guerre à Madagascar...
Uprising and war in Madagascar
A la fin de la seconde guerre mondiale, la France de la Libération, confondatrice de l'ONU, proclame le droit des Peuples à disposer d'eux-mêmes, et fait savoir que le système colonial qu'elle a mis en place à vécu.
Or, pendant plus de dix ans, elle va mener deux grandes guerres - Vietnam, Algérie - pour maintenir coûte que coûte une présence jamais acceptée - et, surtout, pas réellement bénéfique. Ces guerres et les atrocités commises (de part et d'autre) sont connues.
Par contre, les massacres perpétrés par la France entre 1945 et 1950 (Sétif, 1945, Haiphong, 1946, Côte d'Ivoire, 1949, Casablanca, 1947, Madagascar, 1947) sont moins connus.
Ce site porte plus précisément sur l'insurrection malgache de 1947 et la guerre qui s'ensuivit : intervention des troupes de l'Armée françaises qui devaient être envoyées au Vietnam, atrocités commises sur la population civile, absence totale de réaction de la Gauche non communiste en métropole, arrestation et condamnation illégale des députés malgaches.
Pour que l'on se souvienne. Skirmish...
...la bataille du rail
Sam 29 mars, 1947, 20h
Près de deux mille insurgés ont attaqué ce soir un camp militaire tenu par l'armée d'occupation, près d'un noeud de communication ferroviaire à
Moramanga. Ce camp aurait dû servir de relais pour les troupes envoyées en Indochine, où la France fait face à la guerilla du Vietminh. Les insurgés ont réussi à éliminer les officiers français, mais les tirailleurs sénégalais résistent.
Sam 29 mars, 1947, 22h
Dans le Sud, des insurgés s'emparent du terminus côtier de la voie qui va à Fianarantsoa.
Dim 30 mars, 1947
Au Nord, les tirailleurs ont repoussé les assaillants, qui se sont repliés mais ont soulevé toute la population. Victoire politique pour le peuple Malgache.
Ce matin, l'Armée Française a massacré toute la population malgache de Moramanga. Victoire militaire pour les colons :
"Au petit jour, le Sénégalais furieux du massacre de leur marabout et de leurs camarades envahissent [...] Moramanga et exercent des représailles contre la population. Bientôt des centaines de cadavres jonchent les rues et les champs. Toutes les maisons sont incendiées et, en quelques jours, le bourg n'est plus qu'un amas de cendres. A midi, le haut commissaire arrive. Il ne trouve pas un survivant."
Déclaration des insurgés du Sud : "C'est le jour où nous nous libérons du joug de la colonisation. Nous avons combattu cette nuit et nous continuerons à nous battre". On compte près de un million de soulevés dans cette seule région. Uprising...
...Moramanga, l'Ouradour malgache
Lun 31 mars, 1947
Des renforts arrivent dans la région de Moramanga.
"[...] les Sénégalais en fureur nettoient complètement la région, avec l'aide des renforts. Tout ce qui bouge est lardé de coups de
Le corps
expéditionnaire français débarquant à Tamatave
baïonettes. En trois jours, des milliers d'indigènes sont tués..."
"Les représailles sont effrayantes. Des prisonniers malgaches sont chargés en avion et lâchés vivants au dessus des villages dissidents comme 'bombes démonstratives'. A d'autres endroits, les rebelles, enfermés dans des cases, sont brûlés vifs."
Mar 1 avril, 1947
Marcel Baron, chef de la sûreté, organise la terreur dans les villes, toujours tenues par les français. Il commence à armer militaires, policiers et colons.
A Fianarantsoa, on fusille des insurgés tous justes faits prisonniers sous pretexte d'une fausse tentative d'évasion.
A Mananjary, une cinquantaine de détenus malgaches (parmi lesquels se trouvaient des anciens combattants des 1914-1918) ont été abattus en prison ou dans le bâtiment des douanes.
Mer 2 avril, 1947
"[Le MDRM va-t-il désavouer la violence ou] s'engager dans la dangereuse voie du Viêt-minh ?", publie le Monde. "[Il s'agit d'une] campagne d'agitation généralisée", "les troubles ont lieu sur plusieurs points de l'île".
Au conseil des ministres, Moutet a affirmé que le MDRM était un parti "raciste et nationaliste qui [n'a] en vue que l'oppression par les Hovas du reste de la population après élimination des Européens".
Jeu 3 avril, 1947
"Le calme est rétabli à Madagascar", titre France-Soir. "Les rebelles agiraient en liaison avec un parti politique".
Sur l'île d'autres colons sont tués, des concessions brûlent. Les insurgés tentent de s'emparer de Fianarantsoa.
Le Franc-Tireur publie une interview de Raseta, le député malgache resté à Paris. Celui-ci dément toute implication du MDRM et démonte la thèse ridicule d'un complot ourdi par les Hovas contre les "côtiers", soulignant justement que beaucoup de "côtiers" se sont révoltés (il suffit de regarder la carte).
Sur l'île d'autres colons sont tués, des concessions brûlent. Les insurgés tentent de s'emparer de Fianarantsoa.
Le Franc-Tireur publie une interview de
Raseta, le député malgache resté à Paris. Celui-ci dément toute implication du MDRM et démonte la
thèse ridicule d'un complot ourdi par les Hovas contre les "côtiers", soulignant justement que beaucoup de "côtiers" se sont révoltés (il suffit de regarder la carte).
Raseta et
Ravoahangy, deux des députés malgaches
Les insurgés occupent Vohipeno, dans le Sud.
4-12 avril, 1947
France-Soir parle le 10 avril de "mystérieux émissaires venus clandestinement d'Indochine" qui auraient provoqué les troubles.
Marcel Baron fait arrêter illégalement les deux députés malgaches présents à Tananarive, Joseph Ravoahangy et Jaques Rabemananjara. Il obtient d'eux des aveux - couvert par les magistrats français, il applique des méthodes que l'on ne dénoncera que plus tard, pour l'Algérie.
Le MDRM est dissous à Madagascar.
Mer 16 avril 1947
Conseil des Ministres houleux en France. Les ministres communistes ne suivent plus le reste du gouvernement sur les affaires du VietNam et de Madagascar, et Maurice Thorez quitte la scéance avec ses ministres.
Le PCF, dans l'Humanité, dénonce l'illégalité de l'arrestation des députés malgaches.
Ven 18 avril 1947
Les députés ont été inculpés, pour "flagrant délit continu". France-Soir justifie, sous la plume de Pierre Thibault, l'inégalité de la procédure : dans son article intitulé "Nécessité fait loi", il invoque "la souveraineté française mise en péril" pour justifier les mesures nécessaires pour "protéger la vie [des français]".
De fait, d'autres colons sont tués, les concessions brûlent. Les insurgés ont organisé des zones libérées.
29 mars 1947
- Révolte à Madagascar Le 29 mars 1947 éclate une insurrection en plusieurs lieux de la colonie française de Madagascar. Une île à part
Bien que proche de l'Afrique, la Grande Île (plus vaste que la France) n'a rien de commun avec le continent noir. Elle est née comme l'Australie d'un morcellement du continent austral. Sa géologie, sa flore et sa faune en attestent (Madagascar est connue pour ses lémuriens, de petits singes à longue queue).
L'île a été d'abord peuplée au Moyen Âge par des navigateurs venus de l'Indonésie. Ils ont occupé les hauts plateaux du centre, au climat tempéré, où ils ont introduit la riziculture en terrasse.
Plus tard sont arrivés des navigateurs de Mélanésie, apparentés aux Kanaks ou aux Papous. Ils ont occupé les côtes, moins hospitalières. Tous parlent peu ou prou la même langue. Une riche histoire
Au XVIIe siècle, en 1638, les Français s'implantent sur la côte orientale de l'île, en un lieu qu'ils baptisent Fort-Dauphin, en l'honneur de leur futur roi Louis
XIV.
Les rades et les baies profondes de l'île, bien situées sur la route des Indes, vont devenir au début du XVIIIe siècle le repaire de nombreux flibustiers et pirates.
Certains se constituent de véritables royaumes. C'est le cas de Baldrige et de Plantain, roi d'Antongil. Madagascar est unifiée au début du XIXe siècle par un roi originaire des hauts plateaux.
Contemporain de Napoléon 1er, Andrianampoinimerina appartient à l'ethnie hova (on prononce ouv) apparentée aux Indonésiens.
Il soumet les populations côtières, apparentées quant à elles aux Mélanésiens. Il crée l'ébauche d'un véritable État tandis que des missionnaires britanniques et français convertissent la population au christianisme.
En 1895, Madagascar est conquise, non sans mal, par le général Duchesne. L'année suivante, le gouverneur Gallieni déporte la reine Ranavalo pour (déjà) étouffer des rébellions.
Dans son désir d'accélérer le développement de l'île, il instaure le travail forcé et encourage la venue de colons européens. En réaction, les malgaches rebelles forment des sociétés secrètes et complotent contre le colonisateur.
En 1946, à Paris, deux jeunes députés malgaches, Joseph Raseta et Joseph Ravoahangy, déposent sur le bureau de l'Assemblée un projet de loi inspiré de l'accord franco-Vietnamien du 6 mars.
Il est ainsi rédigé : «Madagascar est un État libre ayant son propre gouvernement, son parlement, son armée, ses finances, au sein de l'Union française». Le projet de loi est repoussé. Un an après, c'est l'insurrection. L'insurrection de 1947
En 1947, la Grande Île compte 4 millions d'habitants dont 35.000 Européens.
L'insurrection qui embrase l'île prend au dépourvu les colons ordinaires établis sur place mais ne surprend pas l'administration française.
Les services de la Sûreté dirigés par le commissaire Marcel Baron étaient en effet au courant de la préparation d'une insurrection grâce à des agents malgaches infiltrés dans les sociétés secrètes. Mais ils ne font rien pour l'empêcher.
Les trois jeunes parlementaires malgaches du MDRM (Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache), qui avaient gagné par leur élection le droit de siéger dans les Assemblées de la IVe République, étaient aussi informés du projet d'insurrection.
Ils diffusent dans les villages un télégramme demandant instamment à chacun d'éviter les violences. Mais leur appel est sans effet. Les autorités françaises font en certains lieux arracher leurs affiches comme si elles souhaitaient en découdre avec les opposants cachés.
L'insurrection rapproche les paysans des hauts plateaux en révolte contre la misère et des élites qui revendiquent une intégration complète de l'île dans la République française.
Dès le mois d'avril, les autorités envoient à Madagascar un corps expéditionnaire de 18.000 hommes. Celui-ci sera porté jusqu'à 30.000 hommes.
En métropole, Le Figaro et L'Humanité parlent du soulèvement mais le gouvernement et l'ensemble des organes de presse minimisent son importance et ne disent rien de la répression. L'opinion publique, il est vrai, était alors plus préoccupée par le rationnement, les grèves et la guerre froide.
En vingt mois, la «pacification» fait 89.000 victimes chez les Malgaches selon les comptes officiels de l'état-major français. Les forces françaises procèdent à des tortures, des exécutions sommaires, des regroupements forcés, des mises à feu de villages.
Pour la première fois, l'armée française expérimente une nouvelle technique de guerre psychologique : des suspects sont jetés vivants d'un avion pour terroriser les villageois de leur région.
Les forces coloniales perdent quant à elles 1.900 hommes (des supplétifs malgaches). On relève aussi la mort de 550 Européens, dont 350 militaires. La disproportion des pertes tient à ce que les rebelles ne disposaient en tout et pour tout que de 250 fusils.
Le gouvernement de Paul Ramadier fait porter la responsabilité de l'insurrection sur les trois parlementaires du MDRM. Les députés, y compris
l'extrême-gauche communiste, lèvent sans rechigner leur immunité parlementaire.
Ils sont arrêtés et torturés. Deux sont condamnés à mort mais leurs peines heureusement commuées en exil.
L'insurrection de 1947 a été gommée de la mémoire collective des Malgaches comme des Français. Elle précède de six ans la défaite de la France en Indochine et le début de la guerre en Algérie. Bibliographie
Il existe sur le sujet un ouvrage de référence (que je n'ai pas moi-même lu) : L'insurrection malgache de 1947 (Jacques
Tronchon, éditions Karthala, 1974).
Samedi 29 mars 1947 - Une grande date de l'histoire franco-malgache
mercredi 2 avril 2003, napetrak'i / mis en ligne par Nary
Samedi 29 mars 1947 - Une grande date de l'histoire franco-malgache Le dimanche 30 mars 1947, très tôt le matin, alors que les gens de Tananarive et ceux des régions chrétiennes de la Grande île s'apprêtaient à célébrer la semaine Sainte, une surprise grave mêlée d'inquiétude profonde les saisirent en voyant des unités mécanisées et blindées des forces coloniales traverser le quartier Est de Tana et filer sur Moramanga et Ambatondrazaka, sous le commandement du chef de bataillon .......... Comme une traînée de poudre, le bruit d'un massacre collectif perpétré par des éléments armés, civils et militaires, contre la population indigène, en représailles à des agressions commises par des Malgaches contre des colons et contre des camps militaires inondait la ville de Tana.
Dès la première heure, alors que rien n'était clair, la radio officielle donnait le Mdrm comme auteur et responsable de ce désordre sanglant qui s'est abattu sur l'"Ile Heureuse" d'antan. Des arrestations, accompagnées de tortures indécibles et d'exécutions sans jugement, qui avaient commencé dès le 28 mars dans certaines villes de la banlieue de Tana (Antetezana Afovoany entre autres) sont devenues le lot quotidien de nombreuses familles qui ne s'attendaient pas à ce "cadeau de la France" comme disait le policier, chef tortionnaire Baron en torturant Martin Rakotovao, secrétaire administratif du Mdrm.
A 11 heures, ce dimanche 30 mars, après avoir vu, la veille au soir, son ami le lieutenant Philippe Rakoto, chez lui à Besarety, juste en face de l'actuel "Collège Rasalama", pour lui emprunter son revolver, comme défense au cas où, le lieutenant Randriamaromanana, en congé familial, est allé voir le député Jacques Rabemananjara à son bureau d'Ankadifotsy. A sa demande d'information sur ce qui se passe, le député affirma que le Mdrm maintenait, quoi qu'il puisse arriver, sa politique de paix mise en forme concrète dans la "proposition de loi Raseta visant à abroger la loi d'annexions du 5 août 1896 et à ériger un Etat libre de l'Union française ayant son parlement, son gouvernement, ses finances, son armée, à Madagascar".
Le 31 mars et les 1er - 2 avril, la tension était très vive à Tana. En effet, le 1er Congrès national du Mdrm était fixé par le bureau politique à être tenu du 4 avril au 6 avril. Ce serait un grand évènement dans ce que le Dr Raherivelo-Ramamonjy, lors de sa conférence au théâtre municipal, en août 1946, disait : "les Malgaches dans et contre la colonisation". Le Haut-commissaire, qui avait déjà reçu de la "Rue Qadinot", le 22 septembre 1946, un télégramme l'interdisant à "combattre le Mdrm par tous les moyens", était décidé à briser ce projet de Congrès national. Le service des "R.G." (renseignements généraux) et celui de la "B.S.T." (Brigade de la surveillance du territoire) s'activaient largement pour savoir où et quand allait se dérouler "l'évènement" dont ils étaient chrgés de saboter pour éviter l'ouverture d'une brêche dans le dispositif impérial de la conférence de Brazzaville. Tous les membres éminents du Mdrm, ses élus provinciaux et représentatifs dans tout le pays furent embastillés. Et, devant le vide ainsi créé, les trois députés et les trois sénateurs, qui venaient d'être élus le 30 mars, décidèrent de remettre le Congrès national au 12 avril pour attendre les jours meilleurs.
Encouragés par ce repli du Mdrm, les services du ............... redoublèrent d'effort : le 4 avril le lieutenant Randriamaromanana et une demi-douzaine de militaires dont le sergent Abel Razafinantoanina et son frère et une poignée d'officiers furent arrêtés et enfermés à la prison militaire. Et le 12 avril, les deux députés présents dans le pays (Ravoahangy et Jacques Rabemananjara) ont eu leur tour.
Le Mdrm ne se sabordait pas en abandonnant son 1er Congrès national. Et ne fut pas envoyé par le fond. Il se refugiait dans les cœurs des 4 000 000 de Malgaches.
Là, enfoui dans la mémoire profonde de ces 4 000 000 de Malgaches qui, malgré le passage du temps et la montée des âges, conserveront et entretiendront la trace de ses vertus pour les générations futures qui couvriront son histoire des vibrations de leur époque. En frédonnant les vers de J. J. Rabearivelo qu'elles auront mis en musique :
... Ny fasanao dia fasanao ihany
Fa ny fonay dia fasanao koa
Io no fasanao ivelan'ny tany
Io no fasanao iray faharoa...
29 mars 1947 : grande date de l'amitié franco-malgache
Et c'était là qu'un jeune officier français est venu, en mission, le "cueillir" et l'amener tout de suite à la Sûreté générale où Baron, directeur de la Sûreté, tenait sa permanence, entouré de nombreux cadres de la police et de sa secrétaire, Mme Pi, épouse d'un grec installé commerçant au quartier d'Antsapanimahazo. Il fallut que le jeune officier "escorteur" brandisse son arme pour que les civils européens, rassemblés autour de la Sûreté, pour se saisir du député, se calmèrent.
A l'intérieur, après avoir signé la décharge que lui réclamait l'officier "escorteur", Baron intima le député d'enlever son veston. Puis, les coups, accompagnés d'insultes, pleuvaient sur le député qui se refusait de prendre pour vérité les mensonges que Baron lui racontait sur les charges que Rabemananjara aurait déversées sur lui dans sa déposition.
Si le député même était traité et torturé sans ménagement, de cette façon, on imagine bien ce que les autres membres et sympathisants du Mdrm enduraient durant les trente jours d'enquête policière. A Ambalavao, Andapa, Ambatondrazaka, Mananjary, Manakara, etc., les blessés, les morts emplissaient les chambres des prisons et autres maisons de détention. Mais, à ces jours sombres et tristes de l'histoire, quelques groupes de Français témoignaient de courage admirable dans la défense de l'honneur de la France et de l'amitié franco-malgache. Ce sont eux qui, malgré les menaces de leurs compatriotes tortionnaires, voleurs, violeurs, pilleurs, destructeurs des biens des Malgaches, ne cessaient de dénoncer, auprès de Paris, les crimes dont les Malgaches étaient victimes. Certains d'entre eux refusaient carrément les sales boulots imposés par les chefs de district. Le Procureur d'une ville du Sud-est, qui recevait la charge de constater le décès des Mdrm assassinés en prison, refusa de déclarer mort naturelle les victimes qui portaient sur la nuque le trou d'une balle de revolver tirée à bout portant. Le soir même, un avion militaire est venu l'embarquer pour Tana. Et de là rapatrier en France pour "incapacité morale".
Sans ces quelques Français dont Raymond Lombardo qui a certains parents encore à
Fianar, et une sur en Suisse, Lucienne Albertini, veuve de "Dom
Ignacio", Barthelemy Albertini dans l'état-civil, Colonel Janelle de
la France libre, la dame Dreker, décédée il y a seulement quelques
semaines, les familles Alitor, Guinet dont les parents vivent encore en
France, le nom de Français serait lourd à porter à Fianar,
D'où le sous-titre : 29 Mars 1947, grande date de l'amitié franco-malgache.
Aristide Ratsimbazafy Mahazoarivo :
L'Express de Madagascar 02-04-03 et 04-04-03
Madagascar : génocide population civile 1947, massacre civils par France armée française
300 000 morts : la France, toujours le pays des libertés... ! ! ?
Après la deuxième guerre mondiale, tout le monde n’avait pas droit à la libération... La France, dans la continuité de sa politique coloniale, a fait subir aux Malgaches un massacre de masse, un carnage parmi d’autres (Algérie, Vietnam, Afrique noire...). Quand pacification rime avec épuration, colonisation avec liquidation... Le colonialisme sauvage a permis aux riches de conforter leurs positions dominantes, et depuis, rien n’a changé.
A partir du 29 mars 1947, à Madagascar, la France va perpétrer un massacre sans précédent, puisqu’en quelques jours, il y aura plus de 300.000 morts.
Et pourtant, ces faits inadmissibles de notre histoire coloniale sont complètement ignorés et n’apparaissent pas dans les livres d’histoire.
Sous prétexte que des militants indépendantistes malgaches voulaient prendre des armes à la caserne de Moranmanga, dans la nuit du 29 mars 1947, l’armée française massacre la population civile de tous les villages voisins et les incendient.
Sur ordre de Marius Moutet, ministre socialiste des colonies au cabinet Ramadier, des renforts de l’armée française sont envoyés à Madagascar, qui vont continuer à massacrer la population malgache. Dissimulé sous le terme de « pacification », c’est un véritable massacre raciste qui sera exécuté, puisque c’est au cri de « mort aux cafards » que des milliers de civils sont abattus, en visant à éliminer tout particulièrement les cadres de Madagascar. L’armée française en profite pour tester de nouvelles armes sur la population malgache et sa stratégie anti-insurrectionnelle.
Avec tous ceux qui sont morts dans les camps, on dénombrera plus de 300 000 cadavres.
Extrait
de Madagate.com 31/03/2004
TARATASIN-DRAVAO
: Tantara: Madagasikara Nisy nitolona ho an'ny Fahaleovantena
...
• Mdrm
Marihana fa ny taona 1905 dia nikomy koa ny tany atsimo atsinanana ny Sadiavahy ("patriotes Antandroy"). Naharitra folo taona (1905-1915). Nefa tsy nahatohitra e ! Efa nanomboka kosa ny ady lehibe 1914-1918 no indro fa nijoro ny Vvs (Vy, Vato, Sakelika), fikambanana miafina. Avara-pianarana sy mpianatra ary olom-piangonana no nanangana azy dia : Ramanantoanina, Robin Joseph, Dr Raboto, Ravoahangy, Raseta, pasitora isany Razafimahefa, Rabary, Ravelojaona, Pretra toa an-dry Manifatra, Rafiringa... Ny tarigetra dia ny hamerenana ny soatoavina maha-malagasy ny Malagasy. Indrisy, nigadona ny 24 desambra 1915, ka olona 300 no nosamborina satria hono, manomana fikomiana. Vokany dia rava ny Vvs satria 8 tamin'izy ireo no voaheloka hanao asa an-terivozona mandra-pahafatiny, 13 nogadraina 15 ka hatarmin'ny 20 taona ary ny 200 ambiny dia nalefa sesitany. Tsy nahomby izany io Vvs io kanefa io no nipoiran'ny hevitra hoe "Avereno ny Fahafahana sy Fahaleovantenan'i Madagasikara taty aoriana, amin'ny alalan'ny Mdrm ("Mouvement démocratique de la rénovation de Madagascar"). Ny 1 febroary 1946 izy io no natsangan-dry Dokotera Joseph Raseta, Joseph Ravoahangy Andrianavalona ary ny poety Jacques Rabemananjara. Niaraka tamin'io Mdrm io avy eo ny Pa.na.ma (parti nationaliste malgache) sy ny Jiny lasa Jina (natsangan'i Monja jaona). Tarigetra : "Madagasikara afaka manana governementa, filoha ary tafika azy manokana eo anatin'ny firaisana
frantsay".
• Padesm
Rehefa re sy tsapan'ny fitondrana manjanaka fa mety ho gravy ity resaka Mdrm izay mihamahazo olona ity dia naleony nanandratra ny mpitarika ny Firaisan'ny Tanindrana sy Mainty enin-dreny ary ny Karazany (FTMK na Padesm na koa "Parti des déshérités de Madagascar") izay sady tsy tia Merina no vonona hatrany ny hialokaloka eo ambanin'ny fahefany. Nanomboka teto ilay hoe "merina" sy "côtiers" mbola voizin'ny sasany hatramin'izao taonjato faha teloarivo izao. Mampalahelo... 29 janoary 1947 : rehefa natao ny fifidianam-paritra ho loholona sy mpanolon-tsaina ao anatin'ny firaisana frantsay ("Union française") dia nahazo seza 67 ny Mdrm raha 25 ny an'ny Padesm. 29 marsa 1947 : nipoaka ny "raharaha 47". Vita hatreo koa ny Mdrm, ary ny taona 1948, rehefa notsaraina tao Antananarivo izy telo lahy (Raseta, Ravoahangy, Rabemananjara) dia voaheloka ho faty. Io sazy io dia novaina ho sesitany avy eo. Nohafahana izy ireo rehefa tafaverina ny Fahaleovantena tamin'ny taona 1960.
no tena "Antoko" azo antoka fa hahatonga antsika "hiadana sy ho finaritra Saimgy....
(notsongaina tao @ ny Tribune 28/06/04 - Jeannot RAMAMBAZAFY)
Mampamangy ny an-tanàna é Ravao
Madagate
04/04/2005
Jacques Rabemananjara s’est éteint samedi dernier en France
- 04/04/2005 @ 09h04 - Paris Jacques Rabemananjara n’est plus
Né à Maroantsetra en1913, Jacques Rabemananjara s’est éteint samedi dernier en France. Patriote malgache, député
MDRM, il appartenait au noyau dur de ce parti aux côtés du Dr Raseta et de
Ravoahangy. « Ecrivain malgache de langue française, inséparable de son activisme politique anticolonialiste, tradition et ouverture au modernisme », évoque le petit Larousse à son propos.
Jacques Rabemananjara s’est présenté à la Présidentielle de 1989 face à Didier Ratsiraka et d’autres candidats. Il s’est déplacé à Madagascar pour mener sa campagne électorale en se basant sur la lutte contre la pauvreté. Un communiqué de la Présidence annonce que des funérailles nationales sont prévues en l’honneur de ce « Raiamandreny chef de lutte et député MDRM ». L’organisation et le déroulement de ces funérailles nationales seront connues
incessamment.
Jacques Rabemananjara est né à Maroantsetra dans la baie
d'Antongil sur la côte Est de Madagascar en 1913. Après un bref séjour au petit séminaire sur
l'ile Sainte Marie, il rejoint la capitale, Antananarivo, pour finir ses études au grand séminaire. En 1935-36, dix numéros du mensuel Revue des jeunes de Madagascar, dont il assume la direction, sont publiés mais les autorités coloniales considèrent leur contenu dangereux et en interdisent la publication.
En 1939, alors agé de 26 ans, Rabemananjara est choisi pour faire partie de la délégation malgache devant participer à la commémoration du 150ième anniversaire de la révolution française. Dès son arrivée à Paris, il s'inscrit à l'université de la Sorbonne où il y poursuit ses études en Lettres Classiques et y obtient une licence.
Quelques mois après son arrivée en France il publie à Gap son premier recueil de poèmes, Sur les marches du soir. C'est également à cette époque qu'il fait la rencontre de
Ile
Ile
aux syllabes de flamme !
jamais
ton nom
Ne
fut plus cher à mon âme !
Ile
Ne
fut plus doux à mon coeur !
Ile
aux syllabes de flamme
Madagascar
!
J.-F.
RABEMANANJARA
Léopold Sédar Senghor et surtout
d'Alioune Diop aux côtés duquel il participera, dans l'immédiat après-guerre, au projet de la revue Présence Africaine.
En 1946, il rencontre les docteurs Raseta et Ravoahangy et ensemble, depuis Paris, ils fondent le MDRM (mouvement démocratique de la rénovation malgache). Élu deputé de la région de Tamatave en 1946, Rabemananjara ne pourra cependant pas siéger à l'Assemblée Nationale. En effet, aux lendemains de l'insurrection malgache de mars 1947, Jacques
Rabemananjara, suspecté d'en être l'un des instigateurs, est arrêté, torturé, jugé et condamné à la prison à perpétuité.
C'est au cours de ces longues années passées en prison qu'il écrira les poèmes
Antsa, Lamba et Antidote qui lui vaudront le titre de "chantre de la négritude."
Gracié en 1956, il n'est cependant autorisé à rentrer dans son pays qu'au moment de l'indépendance en 1960. Il participe alors à la première république malgache au cours de laquelle il occupera tour à tour divers ministères au sein des gouvernements du Président Philibert Tsiranana. Après la révolution de 1972, il choisit l'exil et ne retournera à Madagascar qu'en 1992. Jacques Rabemananjara vit actuellement à Paris.
– Magali Compan-Barnard - Sources : http://www.lehman.cuny.edu
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Jeune
Afrique 10 Avril 2005
Jacques Rabemananjara
MADAGASCAR - 10 avril 2005 - par DOMINIQUE MATAILLET
Il est tentant de comparer le parcours de Jacques Rabemananjara, décédé le 2 avril à Paris, à celui de son illustre aîné Léopold Sédar Senghor, qui s'est éteint en décembre 2001, lui aussi en France. Tous deux ont consacré leur (longue) existence à la fois à la littérature et à la politique. Tous deux aussi ont été des chantres de la francophonie. L'un s'est fait le porte-parole de la « négritude », l'autre a exalté la « malgachitude ». Une différence de taille toutefois : si le « poète-président » sénégalais a brillé au pouvoir, le « militant-poète » malgache a surtout été un opposant - et un exilé.
Juste revanche pour ce nationaliste de la première heure, son pays lui a réservé des funérailles nationales. Il reposera à Anjanahary, dans la capitale, non loin d'une autre grande figure du pays, le général Richard Ratsimandrava, assassiné en février 1975 alors qu'il était à la tête de l'État. Jacques Rabemananjara est né en 1913 à Maroantsetra, dans la baie d'Antongil, sur la côte est de la Grande Île. Ses études au petit séminaire de l'île Sainte-Marie puis au grand séminaire d'Antananarivo (Tananarive, à l'époque) auraient pu le conduire à la prêtrise, mais, très vite, la fibre patriotique l'emporte sur la foi religieuse. En 1935-1936, il fait paraître dix numéros de la Revue des jeunes de Madagascar avant que les autorités coloniales n'en interdisent la publication. Déjà se dessinent les rapports complexes qu'il entretiendra avec la métropole.
Il découvre celle-ci en 1939 lorsqu'il est retenu pour faire partie de la délégation malgache aux cérémonies de commémoration du cent cinquantième anniversaire de la Révolution française. Dès son arrivée à Paris, il s'inscrit à la Sorbonne, où il décrochera une licence en lettres classiques. Il est déjà passé dans le monde de la création littéraire puisqu'il publie, en 1940, son premier recueil de poèmes, Sur les marches du soir (Ophrys).
Dans la capitale française, il fait la connaissance de nombreux intellectuels africains ou de la diaspora, parmi lesquels le Martiniquais Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor mais aussi un autre Sénégalais, Alioune Diop, avec qui il participera, au sortir de la guerre, à la création de la revue Présence africaine, qui donnera elle-même naissance à la maison d'édition du même nom.
À l'époque, il se lie également à ses compatriotes Joseph Raseta et Ravoahangy Andrianavalona. Ensemble, ils fondent en 1946 le Mouvement démocratique de la rénovation malgache (MDRM). De retour à Madagascar, Rabemananjara est élu, en novembre de la même année, député de la région de Tamatave (aujourd'hui Toamasina). Il s'apprête à rejoindre Paris pour siéger au Palais-Bourbon lorsque éclate l'insurrection de mars 1947. Accusé d'être l'un des instigateurs du soulèvement, il est arrêté, torturé et condamné à mort. Sa peine commuée, il est incarcéré à Calvi, en Corse, puis à Marseille.
Gracié en 1956, il ne sera autorisé à rentrer dans son pays qu'à l'indépendance, en 1960. C'est lors de ces années d'exil forcé qu'il produira une bonne part de son oeuvre littéraire. Celle-ci s'inscrit à la fois dans le prolongement de son action militante - en particulier Antsa (Présence africaine, 1956), écrit en prison - et dans la quête des origines, comme dans les recueils Rites millénaires (Seghers, 1955), Les Ordalies (Présence africaine, 1972) ou encore Rien qu'encens et filigrane (Présence africaine, 1987).
Rabemananjara revient à la politique avec l'accession de Madagascar à la souveraineté internationale. Appelé au gouvernement par le président Philibert Tsiranana, il occupera notamment les ministères de l'Économie et des Affaires étrangères. Le mouvement populaire de 1972 qui fera tomber la première République et accéder les militaires au pouvoir le surprend au Chili, où il participe à une conférence internationale. Il choisit alors de s'installer à Paris, dont il fera, avec son épouse française, sa résidence définitive.
Il n'interrompra que brièvement son exil, en 1992, pour participer à la présidentielle de 1993, qui verra l'élection d'Albert Zafy. Ayant espéré un moment être le candidat unique des « Forces vives », il se présente pour son propre compte, subissant un cuisant échec, avec moins de 3 % des voix.
Jacques Rabemananjara aura ainsi consacré l'essentiel de ses dernières années à la littérature, abordant même un genre nouveau au soir de sa vie, avec un récit sur Le Prince Razaka (Présence africaine, 1995). Si son oeuvre théâtrale - trois pièces, dont Les Dieux malgaches (Ophrys, 1947) - n'a pas eu le retentissement espéré, il est considéré, avec son aîné Jean-Joseph Rabearivelo, comme le plus grand poète de son pays. Dominique Mataillet
L'Enquête
de "Les Nouvelles" 28/03/2006
La répression fait plus de 100 000 morts
L’insurrection a été prévue éclater à 22 h dans cinq villes : Moramanga, Manakara, Fianarantsoa, Antananarivo et Antsiranana. Les rebelles de la capitale renoncent in extremis car les agents policiers ont commencé à inspecter les voitures à partir de 7 h du soir.
A Antsiranana, les insurgés ont réussi à couper l’électricité. Parvenus au camp militaire Lazaret, les militaires, dont les deux tiers sont leurs complices, sortent comme convenu les armements, censés être utilisés pour attaquer les «vazaha». Mais 80% des rebelles ne sont pas venus, des traîtres les ayant dissuadés. Ainsi, les militants se font prendre. En tout, les colons en emprisonnent mille.
A Fianarantsoa, les rebelles coupent l’électricité à Talata-Ampano, à quelques dizaines de kilomètres de la ville, espérant ainsi faciliter la tâche. Mais ils se font également prendre lors de l’attaque du camp militaire, la résistance coloniale s’étant déjà apprêtée. 2500 morts en trois jours à Moramanga
Les actions n’auront été plus ou moins réussies qu’à Manakara. A 22 h, les insurgés ont attaqué les camps de police et de gendarme. L’opération s’est bien déroulée, leurs complices militaires n’ayant pas montré de la résistance. Les rebelles ont par la suite attaqué des terres coloniales et les bâtiments publics. Il s’agissait surtout de dépouiller les résidents français.
Les instigateurs se sont déjà donné le mot d’ordre selon lequel aucun sang ne serait versé, sauf en cas de résistance et que les femmes, les enfants, les missionnaires et les étrangers non français seraient isolés. Néanmoins, des actes violents ont quand même eu lieu à Ambila, Sahasinaka et
Ampasimanjaka.
A Moramanga, les 2000 insurgés ont attaqué les lieux fréquentés par les Français et leurs résidences, notamment la gare, l’hôtel Larrieu et le camp Tristani. Ils parviennent aisément à tuer les officiers français qui surveillent le bourg, ceux-ci dormant profondément. Par contre, les tirailleurs sénégalais qui gardent le camp militaire sont mieux armés que les rebelles. L’armement leur étant inaccessible, les insurgés se retirent au matin avec la population rurale.
Les tirailleurs vont se venger en se rabattant sur les indigènes. Dès le lever du soleil, ils entreprennent d’incendier toutes les maisons. Le renfort une fois arrivé vers midi, ils massacrent à coups de baïonnette tout ce qui bouge. En trois jours, 2500 individus, dont 60% sont des femmes et des enfants, ont péri. 200 prisonniers fusillés
L’administration coloniale condamne le Mouvement démocratique pour la rénovation malgache (MDRM) d’avoir perpétré le coup. Dès le lendemain de l’insurrection, les membres connus du MDRM, sont arrêtés. Raseta est arrêté à Paris le 6 avril, Ravoahangy et Raseta le 14 mai malgré l’immunité parlementaire.
Moramanga, Ambatondrazaka, Vohipeno, Manakara, Fianarantsoa, Ifanadiana, Mananjary, Nosy Varika, Mahanoro, Vatomandry et Antananarivo sont mis en état de siège. Entre avril et août, 30 000 militaires de Djibouti et du Sénégal ont été envoyés dans l’île pour réaliser la nouvelle conquête coloniale.
Les prisonniers endurent diverses tortures, telle celle consistant à tremper leur tête dans un seau rempli d’eau bouillie et épicée, jusqu’à ce qu’ils dévoilent les noms d’autres rebelles. En même temps, les colons procèdent à l’incendie des villages environnant les régions réputées révoltées et y jettent des prisonniers vivants par avion pour terroriser la population. Les membres du Parti des déshérités de Madagascar (Padesm) confisquent les biens et les épouses des insurgés faits prisonniers.
Tous les partis ont été dissous le 10 mai 1947. Cinq jours plus tôt, les forces coloniales ont capturé 166 membres du MDRM à Ambatondrazaka qui ont opéré à Moramanga. Elles les ont ramenés dans la ville et les ont fusillés dans le train. 71 d’entre eux en sont rescapés, certains avec beaucoup de blessures. Les militaires les fusilleront dans la forêt de la ville. Un seul en a survécu.
Les insurgés qui ont échappé aux colons se sont réfugiés dans la côte Est. Ils ont prolongé la guerre jusqu’en juillet 47, notamment le long de la côte Est. Ils ont détruit les rails de Moramanga entre avril et mai, puis ceux d’Antananarivo et de Fianarantsoa, tout en accomplissant des violences sporadiques envers les résidents français.
Mais les troupes de répression ayant fait de Moramanga et de Manakara leurs bases de départ, les rebelles ont dû se retrancher dans les forêts du sud. Ils y ont subi une rude épreuve, s’habillant vaille que vaille, se nourrissant de racines, de tavolo et de hofika… La plupart sont morts de maladies diverses. Bilan obscur
Le procès des chefs des partis MDRM, Jina et Panama s’est tenu entre le 22 juillet et le 4 octobre 1948. Ravoahangy et Raseta ont été condamnés à mort, et Rabemananjara à s’exiler jusqu’à sa mort. Mais tous les trois se trouveront grâciés après une décennie. Vingt condamnés à mort ont été exécutés par fusillade, dont trois à Antananarivo, cinq à Moramanga et douze à Fianarantsoa.
Enfin, le nombre de personnes qui ont péri pendant l’affaire 47 demeure toujours obscur. Le chiffre officiel a été arrêté à 89 000 individus. Mais l’administration coloniale l’a rectifié à plus de 100 000 morts en y ajoutant les fuyards réfugiés dans la forêt.
Domoina Ratovozanany
vttm47.blog.fr
25/02/2007 Vondron'ny tia tanindrazana mpiady tamin'ny 29 martsa 1947-
par vttm47
Nandritran’ny 60 taona nanjakan’ny frantsay teto
Madagasikara, dia enjika sy fanabotriana, ary fampijaliana feno habibiana no nihatra tamin’ireo nanohitra
azy.
Teo koa ny asa
an-terivozona, ny lahasa tsy misy karama, ny asa 30 andro izay asa tsy maintsy ataon’ny tovolahy feno 18
taona, ny karatra isan-dahy izay aloa isan-taona, miampy ny fanadiovana ny
arabem-panjakana. Fa ny tena loza dia ny SMOTIG, manao làlana ,
tetezana, tonelina, indrindra fa ny làlam-by mampitohy an’Antananarivo sy
Toamasina, Antananarivo sy Antsirabe, Fianarantsoa Manakara. Tao koa ireo tranom-panjakana isan-karazany etc… Fa maro tamin’ireo mpiasa no matin’ny hanoanana nohon’ny tsy fahampiana
sakafo, ary mba hialana amin’izany dia nandositra ny tanàn-dehibe mba tsy
voaantso. Ny ankizy mianatra tamin’izany dia vitsy fa nampiasan’ny colons amin’ny karama varimasaka ny
ankamaroany, fa ny zanaky ny manan-katao ihany no afaka mankany
an-tsekoly. Taty aoriana dia nisy sekoly naorin’ireo misionera catholique sy misionera
protestanta, anglikana, teo koa ny sekolim-panjakana, ny Ecole regionale isaky ny provinces
enina.
Ireny rehetra ireny dia namoaka ankizy vita fianarana araka ny sokajy sy lalana napetraky ny fanjakana
Frantsay, izay
nomeny anarana c.e.s.d (Cours Elementaire du Second Degré ), fari-pahaizana ambony indrindra azon’ny Malagasy
ratovona. Tsy kivy anefa ny Malagasy fa vao maika aza nanaitra ny ambom-pony ity
lalana. Ary taty aoriana dia
dokotera, ka anisan’izany ny dokotera Raseta, Ravoahangy
Andrianavalona, Raherivelo Ramamonjy sns… ...
Lire le Dossier " 60è anniversaire de 1947"
Cliquez-ici
(Fiainana nanjakan’ny tsindry hazo lena ka tsy nahafahan’ny Malagasy nivoatra tamin’ny lafin’ny
fanabeazana)
Tribune
19/03/2007
29 Mars 1947
: La naissance du MDRM
Cette année, Madagascar célébrera la 60e anniversaire de l’Insurrection de 1947-1948. Et comme à l’accoutumée depuis 1967(*), l’Etat veut marquer l’événement d’une pierre blanche. Et à cette occasion Madagascar Tribune vous propose une série de dossiers relative à cette lutte.
Quartier Latin, centre intellectuel parisien, dans un restaurant situé sur la colline Sainte-Geneviève, quelques Malgaches discutent et décident de créer un parti politique. Ils l’appellent Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgaches. On était le 11 février 1946. Sans le savoir, ils viennent de fonder la structure politique qui va fortement marquer l’évolution politique de Madagascar.
Mais cette formation du MDRM n’était pas possible sans le vent de la Décolonisation qui a commencé à souffler sur les colonies européennes asiatiques et africaines. La France, elle-même, confrontée aux événements de la Seconde Guerre mondiale, a décidé de changer de politique coloniale dont le symbole fort est la Conférence de Brazzaville en 1944. La Métropole décidait alors d’associer ses colonies à la gestion de leur territoire....
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